Contexte sanitaire
Avant d'arriver au robinet, l'eau est puisée dans les nappes souterraines et traitée pour éliminer les éléments chimiques toxiques selon les normes sanitaires. Parmi les critères de qualité, certains concernent les pesticides utilisés par les particuliers, industriels, et agriculteurs, et qui peuvent contaminer les nappes phréatiques.
Les molécules qui constituent le principe actif de chaque pesticide sont connues, mesurées et font l’objet de normes sanitaires définies par l’Etat selon leur toxicité (le choix des pesticides analysés est déterminé localement par les services de l’Etat (ARS) et les normes par le Code la Santé Publique). Cet état de connaissance n’existe pas dans le cas des produits de décomposition, communément appelés les métabolites. Ils apparaissent après l’application des pesticides. La réglementation européenne a pris en considération la catégorie des métabolites et l’a intégrée dans la récente "Directive relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine" (2020/2184). Elle est transposée en droit français.
Contrairement aux principes actifs des pesticides, la nature et la toxicité des métabolites ne peuvent donc pas être connues à l’avance. Par conséquent, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), l’Etat et les services d’eau potable les considèrent selon une approche risque. A chaque découverte de nouveaux métabolites dont la molécule mère est dangereuse, un protocole scientifique est initié à l’échelle nationale pour définir sa toxicité et fixer une norme sanitaire. C’est ce qui a été mis en place pour un métabolite : le R471811. Il s’agit d’un métabolite du Chlorotalonil, principe actif d’un fongicide qui n’est plus utilisé aujourd’hui mais qui persiste dans l’environnement. Le R471811 est présent dans les nappes d’eau souterraine et une partie n’est pas retenue par l’usine de production d’eau potable et circule donc jusqu’au robinet.
Le protocole scientifique visant à définir la toxicité du R471811, a été initié en été 2023. Il a donné lieu à des résultats à partir desquels l’Anses a formulé son avis, le 29 avril 2024 (lien). Il annonce l’absence de toxicité et fixe dorénavant la norme dans l’eau du robinet à 0.9 µg/L. Avant l’annonce de cette information, le principe de précaution a été appliqué et la norme avait été fixée à 0.1 µg/L. Par conséquent, selon les secteurs, des abonnés du service d’eau potable verront apparaître une non-conformité sur cette molécule durant l’année 2023
Les fiches sanitaires téléchargeables ci-dessous relatent cet état de fait.
Les sources d’eau souterraine captées différent selon les secteurs. Par conséquent des différences de résultats de qualité sont observées d’un secteur à l’autre. La carte ci-dessous affiche l’étendue de ces différentes zones aussi appelées : « unités de distribution » (ou UDI). Une UDI se voit distribuer une eau de la même qualité sur toute son étendue. Votre facture d’eau (à compter de février 2025) contient le lien internet vers cette page et rappelle l’UDI à laquelle se raccroche votre contrat d’abonnement.